Son plan de masse, ancré dans son territoire, est marqué par des axes directeurs forts : alignement avec les percées du lotissement et les haies bocagères existantes ; création d’une ligne directrice entre les deux bâtiments et d’un cheminement courbe en contrepoint. Cette implantation valorise les vues lointaines et les perspectives vertes et donne autant d’importance aux vides qu’aux pleins. Le parti pris de la compacité du bâti permet de laisser un maximum de surface au sol libres pour les espaces verts, allant dans le sens d’une démarche environnementale économe. Cet aménagement paysager respectueux de son environnement met en scène le châtaignier majestueux présent sur site, en position centrale sur la parcelle. Les emmarchements créés à proximité permettent aux habitants de s’approprier ce châtaignier, en s’y installant au pied pour profiter de l’ombre qu’il procure.

Un soin particulier a été porté à la qualité des espaces verts, favorisant la convivialité et les rencontres. Le châtaignier existant est intégré dans « la prairie » en pente douce depuis la rue vers les bâtiments. Elle vient border la grande allée courbe et est agrémentée de massifs de vivaces et de deux bouquets d’arbres plantés. « Le jardin » quant à lui se situe au cœur des deux bâtiments et offre un balcon (le belvédère) vers le paysage lointain. Un léger modelé du terrain apporte une vibration douce du gazon. Des massifs mixtes fleuris accompagnent les pieds de façades et protègent le rez-de-chaussée par une mise à distance paysagère.

La qualité de vie pour les habitants passe par un fonctionnement pragmatique et durable. Les accès piétons sont en connexion avec la vie du lotissement et l’accès pour les véhicules est situé au nord pour minimiser les gênes. Les conforts thermique et acoustique assurent une gestion optimale des coûts et la meilleure appropriation possible des logements. Chaque logement jouit d’un espace extérieur privatif, proposé sous forme de terrasse ou de balcon aux dimensions généreuses. Des pièces supplémentaires viennent répondre à d’autres possibilités d’usages du logement : un cellier ou une cave pour chaque logement, accessible depuis le balcon ou groupé au rez-de-jardin, et une buanderie dans certains petits logements.

Le choix de matériaux pérennes assure la durabilité et la facilité d’entretien des bâtiments. La proposition d’une ambiance chromatique marquée favorise la résidentialisation tout en évitant la stigmatisation du logement collectif social.  Un jeu de perception des hauteurs donne de la dynamique aux volumes, en adéquation avec la topographie et ses potentialités d’implantation. Le soin apporté au travail de façade et de volumétrie varie selon les points de vue : une façade lisse et tramée en résonnance avec les grandes haies bocagères au nord, des volumes plus bas au sud en réponse aux habitats individuels du lotissement, un jeu de pleins et de vides sur la façade est, en écho aux arbres existants du chemin de l’étang. L’alternance de béton matricé lasuré or et de lames métalliques or apportent une homogénéité chromatique aux étages inférieurs, qui constituent un socle avec du corps et de la matière tandis que les étages supérieurs connaissent un traitement plus aérien. Le béton est mis à l’honneur sous trois formes : le béton peint (blanc, ivoire ou gris foncé selon la localisation), le béton matricé or marquant principalement les celliers extérieurs, et le béton brut mettant en valeur certains pans spécifiques des bâtiments (pans coupés, socle émergent…